top of page

En 2003, Serge Moati publie un ouvrage qui eut un certain retentissement : Villa jasmin (Editions Fayard 2003)

Ce "roman historique" tel que le définit lui-même l'auteur évoque la période de l'occupation allemande en Tunisie. Il souhaite rendre hommage à ses parents, notamment son père Serge Moati et la quatrième de couverture nous indique que "Villa Jasmin dévoile des aspects peu connus de la colonisation et de la Seconde Guerre mondiale".

La démarche serait on ne peut plus estimable, si page 169-170, l'auteur ne s'était permis d'évoquer la mémoire de Gilbert Mazouz en travestissant les faits qui ont conduit à son assassinat..

"Noël. Les Allemands ont le sens de la fête. Ils veulent manger, boire et chanter. Les Juifs doivent fournir l’intendance, la ripaille et la boisson. Grande soirée au Wermacht-Kafée. Allez, les juifs, trouvez-nous des napperons et des candélabres, des sapins de Noël et des bougies. Nous voulons aussi une jolie calèche avec un beau pur-sang, une paire de culotte de cheval et des bottes rouges comme celles du Père Noel. Un éphèbe , l’Oberleutnant Loba, joli et maquillé, chantera et dansera ce soir-là en roulant des yeux et des hanches. Tard dans la nuit il s’offrira à qui voudra le prendre. Ils seront nombreux. Quelle belle fête, en vérité ! Rahn y viendra en personne. Guilbaud aussi, précédé de plusieurs caisses d’excellents bordeaux récupérées ici ou là....A l'aube, on s'écroulera , totalement ivre, et certains iront violer quelques fillettes à la Hara. Un infirme, Gilbert Mazzouz, sera abattu : il tentait de s'interposer . Tant pis pour lui..." (1)

Loin de participer à faire connaitre la réalité de faits dramatiques, l'auteur utilise des procédés littéraires douteux qu'il reprend plus loin dans son évocation de Maître Paul Ghez .

Serge Moati n'a jamais cru devoir répondre à nos demandes d'explication (ci-contre copie du courrier qui lui a été adressé).

Plus grave, son roman a été adapté à l'écran par F.Boughedir et diffusé lors de colloques sur l'occupation allemande de la Tunisie.

Un ouvrage déformant la réalité!

Claude Nataf , Président de la SHJT a lui-même condamné le procédé dans un courrier : "..croyez bien que nul n'est plus sensible que moi au meurtre emblématique de votre oncle (en Tunisie j'ai assisté depuis l'âge de six ans et jusqu'à l'âge de seize ans à la cérémonie qui était organisée chaque 9 décembre et j'ai depuis cette époque chaque année rappelé ce crime) . Aussi je ne manquerai pas lors de la projection de rappeler l'atroce réalité des faits et de condamner par conséquent le passage incriminé qui vous a justement choqué et qui m'a également choqué.... En ce qui concerne Monsieur Moati dont je ne saurais cautionner l'utilisation du nom de votre oncle dans son roman pour présenter une version erronée des conditions de sa mort ..."

MOATI2003-_1_.jpg

Claude Bochurberg quant à lui nous indiquait en 2013: " ..La seule exigence éthique en effet requiert d'être précis dès lors que l'on se targue d'évoquer l'Histoire avec ses faits et ses évènements grands et petits. Votre combat pour exiger le rétablissement de la seule vérité est légitime... "

1 ) Outre une déformation grossière des faits historiques , Serge Moati ne prend même pas la peine d'orthographier correctement le nom de la victime...

bottom of page