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En Novembre 1942, la Tunisie est occupée par les troupes de l'Axe en réaction au débarquement allié en Algérie, le 8 Novembre sous le nom d'Opération Torch.

La situation des juifs tunisiens, déjà soumis à des discriminations par l'administration vichyste du Protectorat, s'aggrave. Dès le 23 novembre, des dirigeants communautaires sont arrêtés dont le président de la Communauté Moise Borgel puis relâchés le 30 novembre.

Le 6 décembre, Moise Borgel et le Grand Rabbin Bellaiche sont convoqués à la Kommandantur : le Colonel SS Walter Rauff exige que la communauté lui livre 2000 travailleurs âgés de plus de 18 ans. (1)

Les dirigeants communautaires paniqués tentent de faire appel au Résident Général l’Amiral Esteva qui consent seulement à solliciter un délai auprès de Rauff. Ce report est accordé le lendemain 7 décembre mais le nombre de travailleurs exigés est porté à 3000.

Des listes de travailleurs sont alors établies par le Conseil de la Communauté afin de procéder aux réquisitions.(2)

Le 8 décembre Rauff exige de Borgel la réquisition immédiate des 3000 travailleurs équipés qui doivent se présenter le lendemain 9 décembre à 7h à la Caserne Foch et à l’Ecole de l'Alliance Israelite.

Le Conseil de la communauté tente alors de solliciter une audience auprès du Bey puis du Résident Général sans succès.​

Walter rauff  colonel SS à Tunis 1942

Le colonel Walter Rauff (1906-1984)  chef des SS 

Le 9 décembre au matin, seuls 125 juifs s'étant présentés à la Caserne Foch, Rauff fait irruption à la Grande synagogue où il lance une rafle de centaines de juifs. Il la poursuit dans les rues avoisinantes (3). Les SS envahissent également les locaux de l’Alliance Israelite pour y rafler tout homme valide (4)

Un envoyé du Comité nommé Abitbol (l'un des "hommes de bonne volonté " cités par Sabille(5) ) s'est présenté la veille au domicile de Gilbert(6) pour lui signifier sa convocation le lendemain à l'Ecole de l'Alliance , lieu du rassemblement en vue de son envoi en camp de travail.

Dans la journée du 9 décembre le comité fait afficher d'urgence une convocation à l'intention des juifs de Tunis (voir ci contre).

Le mercredi 9 décembre au matin, en l'absence de sa mère et de son frère Raymond partis chercher des appuis , Gilbert est interpelé(7) avec un groupe de voisins (Perez, Boujenah..) (8)  et transféré au lieu de rassemblement (on rappelle qu'il y en a deux, l'école de l'Alliance Israélite rue Malta Srira et la Caserne Foch).

En fin d'après-midi, sous la pluie, une colonne de travailleurs forcés se met en marche en direction du camp de Cheylus au sud-ouest de Tunis.

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L'Hauptsturmführer Theo Saewecke (1911-2002) bras droit de Rauff  (bundesarchiv)

convocation des travailleurs forcés  Tunis 1942

D'apres SABILLE Jacques, Les Juifs de Tunisie sous Vichy et l’occupation, , Paris, Editions du Centre, 1954

la rafle des juifs de Tunis 1942
convoi de travailleurs forcés  Tunis decembre 1942

Rassemblement de travailleurs forcés devant l'école de l'Alliance Israelite

1 Ghez Paul  Six mois sous la botte   Tunis SAPI 1943 

2 Ibid

ibid

4 Ibid

5 Sabille Jacques  Les Juifs de Tunisie sous Vichy et l'Occupation  Paris editions du centre,  1954  page 43 "des hommes de bonne volonté  parcourent les rues des quartiers juifs en appelant les jeunes gens à se présenter volontairement pour sauver la situation.."

6 témoignage oral de Raymond Mazouz

7 Sabille Jacques  Les Juifs de Tunisie sous Vichy et l'Occupation  Paris editions du centre,  1954  page 54

8 témoignage oral de Raymond Mazouz

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