"Notre Premier Martyr"
Gilbert MAZOUZTunis 1942
Parti en fin de journée, le convoi dans lequel se trouve Gilbert entame un périple en direction du camp de Cheylus (Djebel Oust à proximité de Zaghouan) sous la pluie. Gilbert souffre d'une légère déformation de la voûte plantaire qui l'empêche de marcher aisément(1). Au bout d'un certain temps , voyant qu'il ne peut plus suivre le rythme, des compagnons le soutiennent à tour de rôle...(2)
Vers 18heures, la colonne arrive à proximité de la ferme dite Henchir Ben Attia où le groupe doit faire halte car l'officier allemand s'est trompé de route(3).
Le convoi est contraint de traverser un champ boueux et Gilbert se retrouve bloqué dans la glaise, ses camarades doivent le déposer à terre. Un officier allemand s'avance alors et lui donne des coups de crosse pour le forcer à se relever mais il s'écroule à nouveau, les allemands empêchent ses camarades d'intervenir (4). Il est alors abattu à bout portant de 3 coups de revolver. Sa dépouille est enterrée par des fermiers sous un arbre; l'un d'eux donnera ces indications à sa famille qui, à l'aide de la camionnette d'un limonadier(5), pourra récupérer le corps et le faire ramener à Tunis où il sera inhumé au cimetière du Borgel.
Témoignage du rabbin David Hagège devant le Tribunal de Tunis (centre de Documentation juive contemporaine Paris ref CCCLXXXVIII-41 )
(noter que Gilbert n'avait pas de pied bot mais une légère déformation de la voûte plantaire nommée "pied creux".)
Extrait du livre de Paul Ghez " 6 mois sous la botte" évoquant l'assassinat de Gilbert ( Edition originale de 1943 archives famille G.Mazouz)
Carte de la région de l'Henchir Ben attia où a été assassiné Gilbert Mazouz la ferme se situe à une vingtaine de km de Cheylus-Djebel Oust
1 Témoignage oral de Raymond Mazouz
2 Témoignages de Victor Bismuth âgé alors de 16 ans et de du rabbin David Hagège
3 BORGEL Robert, Etoile jaune et croix gammée. , Tunis 1944 2ème édition préfacée et annotée par Claude Nataf, Paris, Le Manuscrit, 2007
4 Témoignage de Victor Bismuth
5 Témoignage oral de Raymond Mazouz